Le Marion-D en opération Tour des Terres Australes

Invitation au voyage - du 6 au 30 décembre 2017

Jean-François HOGREL
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Quelques cartes pour nous situer !6 octobre 2017 : Projet et préparatifs

De Villefontaine aux Kerguelen, mais que diable allait-il faire dans cette galère !

Une histoire de famille...

Tout d’abord, figurez-vous que ma fille Leïla a séjourné sur l’île de la Possession (Crozet) entre novembre 2005 et décembre 2006,comme volontaire civile à l’aide technique (aujourd’hui ce sont des Volontaires du Service Civique) pour des études sur l’atmosphère pilotées par un laboratoire du CNRS en région parisienne (le LSCE). Son travail l’amenait quotidiennement dans un petit bâtiment un peu à l’écart de la base Alfred Faure qu’elle avait commencé à baptiser « cétroloin » ! Trop loin chaque jour, quand elle ne partait pas une nuit ou deux en cabane pour accompagner ses collègues pour l’observation de la faune, le comptage ou le bagage des oiseaux, etc.

Elle nous envoyait par mail photos et récits qui alimentaient un blog que je tenais ici pour entretenir le lien avec famille et amis.

Fin décembre 2006, ma femme et moi l’attendions d’ailleurs à l’arrivée du Marion-Dufresne que nous avons pu visiter pour l’occasion.

Bien sûr j’attends avec curiosité cette escale de Crozet. Il serait même amusant que je puisse y retrouver les panneaux indicateurs de direction pour lesquels nous avions envoyé par l’IPEV (L'Institut Paul Emile Victor) un spécial « Villefontaine » où nous résidons actuellement (à 30 km du centre de Lyon vers l’est). Il fallait bien cela tout de même puisque que quelque prédécesseur de l’est-lyonnais que l’on aimerait bien connaître d’ailleurs avait déjà marqué son passage d’un « Bourgoin-Jallieu » qui ne pouvait nous échapper  (voir ci-dessous)!

Mais ce n’est pas tout :

Peut-être aussi comme un clin d’œil depuis le Dauphiné àl’aventure de Julien Crozet dont la famille venait du Dauphiné et dont le père était né à Voiron, avant de s’installer à Port-Louis en face de Lorient. C’est là qu’il fit connaissance de Marc-Joseph Marion du Fresne – dit Marion Dufresne - avant de devenir son second, notamment pour une expédition un peu particulière : Après la dissolution de la Compagnie des Indes le 13 août 1769, Marion du Fresne choisit de rester sur l'Isle de France (ancien nom de l'île Maurice). Il s'y trouve encore en 1770, lorsque Pierre Poivre, intendant de cette colonie, est chargé de faire reconduire à Tahiti l'indigène Aoutourou amené à Paris par Bougainville en 1768. Aoutourou mourut malheureusement pendant le trajet et Marion du Fresne fut tué par des indigènes en Nouvelle-Zélande. Mais l’expédition a aussi permis de découvrir plusieurs îles, dont l’archipel nommé ensuite « Crozet » par Cook lui-même.

Ou un autre clin d’œil à Valérien Culet, berger et guide qui venait de Bonneval-sur-Arc au sud de la Savoie. En 1911, il accompagne le baron Pierre Decouz aux Îles Kerguelen, pour y mettre en place, à la demande des frères Bossières, personnalités havraises concessionnaires des îles australes françaises, un élevage de moutons en liberté. Il y restera six mois et notera tous les détails de son séjour dans son petit « carnet noir ».


Ce « carnet noir », des collégiens de Modane sont partis à sa recherche en 2005 en rendent visite aux descendants de Valérien, prélude à leur participation à l’OP3-2005, donc la 3ème rotation de l’année 2005 du navire « le Marion-Dufresne 2 », comme je vais le faire avec la rotation de décembre 2017, dite OP4-2017. Or il se trouve que, se rendant sur l’île de la Possession par la même rotation, ma fille a partagé une étape avec ces é ;lèves et leurs enseignants.

Tant d’histoires donc à découvrir sur ces îles, mystérieuses ou ignorées en métropole, comme l’archipel de Kerguelen, le mieux connus, avec ses glaciers, ses rennes et ses moutons Amsterdam et ses vaches, vaches et moutons éradiquées en 2010, St-Paul et ses oubliés dont nous reparlerons lors de notre passage à proximité.

Sans négliger non plus Tromelin, du naufrage de l’Utile et des esclaves embarqués dont les derniers ont survécu au bout d’une quinzaine d’années, et tous ces naufragés des siècles derniers jusqu’aux marins secourus dans ces vastes horizons (dont Kito de Pavant, dernier remarqué).

Tant de progrès que ces bases isolées permettent pour nos connaissances, l’environnement, la protection de la faune, etc., dans le sillage par exemple des frères Rallier du Baty :

« Après des études en hydrographie à Nantes, Raymond avait offert ses services à Jean-Baptiste Charcot, qui part en 1903 pour sa première expédition au pôle Sud. Engagé comme matelot, il assiste néanmoins les scientifiques. Pendant ce séjour, Charcot baptise un îlot du nom de Rallier du Baty.

En 1907, il monte sa première expédition, à bord d'un >ketch de 45 tonneaux acheté à Boulogne, qu'il rebaptise le J.B. Charcot dont son frère Henry Rallier du Baty sera le capitaine. Il atteint l'archipel des Kerguelen en mars 1908(en mouillant à Port-Christmas), dont il dresse la première carte exacte.

Il y retourne en 1913 à bord de La Curieuse, mais l'expédition, qui doit s'achever en 1918, est interrompue en 1914 en Australie. En effet Raymond Rallier de Baty, apprenant que la France est en guerre, décide de rentrer défendre son pays. »

-Journal de bord (sur site TAAF)