Le Marion-D en opération Tour des Terres Australes

Invitation au voyage - du 6 au 30 décembre 2017

Jean-François HOGREL
Retour à l'accueil

12 décembre 2017, Bio-diversité à Crozet ?15 décembre 2017, Kerguelen - 1er jour - nuit cabane Jacky

12 décembre 2017 : Trop courte visite sur l'Ile de la Possession !

Changement d'heure cette nuit : nous nous éloignons encore d'une heure par rapport à Lyon (avec 4 heures d'avance) !

Après notre départ de Crozet le 12 en soirée nous avons longé l'Ile de l'Est par le sud au couchant, froid, vent mais plaisir des yeux aussi.

13&14 décembre 2017 : En mer, direction Kerguelen

La vie reprend donc plus tranquillement sur le bateau, avec au moins 2 conférences, à 10h et 15h, et un film en soirée.

Les sujets traités par les scientifiques présents, la signature vocale des manchots et les truites sur Kerguelen

Le langage des manchots

Comment diable les couples se retrouvent-il dans le brouhaha de la manchottière, qui peut être comparable à l'intensité du périphérique de Paris, parfois après un long séjour dans l'eau à la recherche de nourriture, sur plusieurs jours et jusqu'à 500 km de sa colonie ? D'autant que chaque adulte couve l'œuf à tour de rôle, le temps que chacun parte en mer cherche se nourrir. Et quand le petit est là, il faut également lui apporter sa nourriture tant qu'il n'a pas fait sa mue ! pas de nid non plus pour se repérer dans l'espace de la colonie !

Tout passe par l'ouïe et leur capacité à émettre simultanément 2 séquences sonores, comme s'ils disposaient chacun de deux jeux de cordes vocales, à la base du larynx, vers chaque poumon. Ces 2 fréquences sonores proches se combinent en une signature modulée en fréquence et répétée plusieurs fois pendant environ 5 secondes. Chaque adulte et l'enfant du couple se reconnaît ainsi. L'amplitude de l'émission sert à se faire entendre dans le brouhaha. Pour bien le comprendre les scientifiques ont dû utiliser toute sorte de leurres, avec diverses altérations, pour attirer les uns ou les autres et l'on voit les poussins bernés se déplacer ou non par ex.

Les truites à Kerguelen

Ah qu'il doit être plaisant de pêcher la truite dans les eaux de Kerguelen, quand on doit y résider de longs mois ou plus !

Ainsi de 1952 à 1992, plusieurs espèces de salmonidés ont été introduites avec plus ou moins de succès dans les rivières de ces îles à l'origine vierges de poissons. Au départ l'idée était de rendre plus hospitalières ces terres vierges. Sur le tard, c'est plus que discutable !

La "truite commune" en particulier s'est bien adaptée avec deux scénarios, l'un en rivière, l'autre avec un passage par l'océan, plus riche pour son alimentation. L'aptitude à passer de l'eau douce au milieu salin pour revenir se reproduire ensuite conduit à distinguer les individus et leurs morphologies, remarquable pour ceux qui affrontent l'océan. Eau douce ou saline, les branchies s'adaptent, la quantité d'eau à absorber et à rejeter est très différente, la nourriture est peu ou très abondante, bref le milieu transforme les individus ! Diverses méthodes et observations, notamment de l'oreille interne de ces poissons permettent de distinguer leur passage ou non en mer, y compris d'évaluer cette durée. Des études portent maintenant sur la faêon dont les truites utilisent les milieux marins. Leur suivi par "pistage acoustique", avec pose d'un petit émetteur et détection du signal de leur passage dans sur leurs points de transit. "les poissons reconnaissent l'odeur de la rivière"; par ex. les truites d'eau douce urinent énormément et "colorent" olfactivement la rivière pour leurs congénères qui remontent en général les mêmes rivières. Comprendre aussi pourquoi quelques individus de-ci, de-là, des originaux peu nombreux certes, migrent et peuvent initier la colonisation d'autres sites est important. Des scientifiques à bord vont aller document sur un "front de colonisation", le nord la partie nord ne l'étant pas encore, et poser des sondes en milieu marin.

On ne retournera donc jamais à la situation originelle de l'Ile, avant l'arrivée des humains, même si beaucoup d'effort sont fait aujourd'hui en matière de bio-sécurité comme déjà dit ici. On peut par contre étudier au mieux des mécanismes de colonisation et d'évolution d'une ou plusieurs espèces introduites dans un milieu où faune et flore sont sans exubérance (!) et de mieux en mieux documentées, l'influence des ces colonisations sur ces milieux et les armer pour la protection des espèces locales.

En ciel et glaces

En soirée, projection d'un film de Luc Jacquet sur Claude Lorius. Aventure humaine très intéressante, mais le film m'a paru un peu conventionnel dans sa réalisation.


Annonces

On nous annonce tout d'abord pour demain une arrivée sur "ker", en baie d'Audierne. Diverses opérations seront menées sur place, mais nous resterons à bord jusqu'au Golfe du Morbihan le lendemain... le temps de "bio-sécuriser" mes affaires !

Puis, changement de programme :

Compte tenu de la météo le planning des opérations a été modifié pour profiter du meilleur temps possible pour la logistique ! Il fait encore beau, mais cela ne durera pas !!

Donc nous partons en rando dès demain matin. Le programme à venir dans le diaporama qui suit (10 sec entre chaque vue)

D'autres messages dans 3 ou 4 jours à notre retour sur le Marion.

-Journal de bord (sur site TAAF)